Explorons le thème de l'autonomisation économique, en mettant particulièrement l'accent sur les initiatives visant à autonomiser économiquement les jeunes filles. Embarquez dans l'histoire "Ma passion était l'élevage" d'une jeune bergère qui, dès l'âge de 13 ans, a tracé son chemin à travers les pâturages, démontrant sa passion pour l'élevage et son engagement envers l'autonomie financière
« Ma passion était l'élevage
À partir de 13 ans je suis devenue une bergère et j'effectuais déjà le pâturage moi étant une fille, je pouvais faire 15 kilomètres à pied. Je n'avais pas d'animaux mais je m'occupais de ce qui appartenait à mon père et mère. En fait l'élevage était ma passion et comme je suis une fille d'éleveur aussi je ne trouve pas l’intérêt de laisser mes parents payer d'autres personnes pour que nos animaux soient surveillés vu que je pouvais le faire. Heureusement je me suis mariée vers 18 ans dans un autre village qui m'obligeait d'abandonner le métier mais dès mon arrivée chez mon mari, j'ai continué l'élevage avec un petit nombre des ovins pour me sentir à l'aise (Rires). En tout cas mon option n'est pas regrettable ».
Analyse issue de la Recherche-action Mosaïque des femmes pasteurs : Les femmes les plus jeunes interrogées (moins de 25 ans) aspirent à acquérir des compétences pratiques qui leur permettront de travailler et de générer un revenu à court terme. Elles expriment le désir d'être éduquées, non seulement pour se prémunir contre les arnaques, mais aussi pour obtenir une indépendance financière.
Dans le cadre de notre campagne, nous abordons aujourd'hui le thème du Dialogue Inter-Générationnel, notamment l'échange entre les générations dans le but de prévenir la violence dans le milieu pastoral et agropastoral
Pour mener la recherche-action sur la mosaïque des femmes pasteurs, le RBM a fait confiance à 18 jeunes ambassadeurs du Pastoralisme de 9 pays. Leur mission consistait à aller à la rencontre de femmes et d'hommes pasteurs afin d'explorer le rôle, les motivations et les stratégies des femmes pasteurs. Leur capacité à engager un dialogue avec les femmes et les hommes à la base, en les écoutant véritablement (parfois un entretien durait 2 heures pour vraiment écouter de ce que la personne avait à raconter, et non pas seulement ce que « le chercheur veut entendre ») a été démonstrative de la qualité de la relation entre jeunes et femmes. L’expérience a aussi été transformatrice pour les jeunes mobilisés qui « ont découvert » la force des femmes qui les entourent.
Dans le cadre de la campagne de lutte contre les violences faites aux femmes, nous avons exploité le travail réalisé par les jeunes ambassadeurs du pastoralisme.
En lien avec la thématique de la résilience, le RBM vous invite à découvrir des témoignages inspirants de femmes pasteurs qui font preuve d'une grande résilience. Dans le milieu pastoral et agropastoral, les femmes sont confrontées quotidiennement aux violences basées sur le genre. Malgré ces défis, ces femmes courageuses, persévérantes et résilientes poursuivent leur chemin avec l'espoir d'un lendemain meilleur
Plongeons aujourd'hui dans l'univers de ces femmes pasteurs résilientes à travers les témoignages issus de la Recherche-Action "La mosaïque des femmes pasteurs", menée par le RBM. Nous débutons ce voyage avec le témoignage d'une femme courageuse qui partage son expérience de résilience après le décès de son époux
« Les choses peuvent changer. Je suis veuve, mon mari est décédé il y a 13 ans et m'a laissé 4 enfants. La vie n'a pas été facile pour moi en tant que mère célibataire, j'ai dû traverser beaucoup d'épreuves pour nous maintenir en vie, mes enfants et moi. À ce moment-là, je n'avais rien à faire car je souffrais profondément de la perte de mon mari. C'est alors que j'ai eu l'idée de vendre du lait. C'est ainsi que j'ai commencé à collecter du lait auprès des femmes de ma communauté et, parfois, si le lait ne me suffisait pas, j'allais même en chercher dans les localités voisines. En tant qu'agropastoralisme, la seule activité à laquelle je pense est la vente de lait. À partir de là, la vie a changé. J'ai pu prendre soin de mes enfants, de moi-même et même des besoins de mon entourage. Au cours de ma vie, j'ai réalisé que tout ce qu'un homme peut faire, une femme peut le faire encore mieux. Aujourd'hui, Alhamdullila, je vis heureuse avec ma famille et je n'ai aucun problème ».
À l'âge de 20 ans, elle a façonné son parcours de résilience au sein d'un mariage polygame, faisant face aux pressions familiales et aux violences basées sur le genre. Elle a dû batailler pour son droit à la santé maternelle et à la protection pendant sa grossesse
« J'ai 20 ans et j'ai été mariée à un homme qui a deux femmes. Lorsque je suis tombée enceinte la première fois, j'ai fait une fausse couche, parce que je n'ai pas compris et j'ai réalisé que je ne pouvais pas travailler si j'étais enceinte. La deuxième fois que je suis tombée enceinte, je me suis rendue à l'hôpital et le médecin m'a conseillé de ne pas faire beaucoup de travail, comme cuisiner et transporter des marchandises lourdes, et d'arrêter de coucher avec mon mari pendant au moins trois mois. Lorsque j'en ai parlé à mon mari, il a d'abord accepté, mais plus tard, sous la pression de ses deux épouses qui voulaient que je travaille, il m'a demandé de continuer. Je l'ai supplié de me laisser me reposer comme le médecin me l'avait conseillé, mais il a refusé. J'ai pris une mesure en retournant à l'hôpital et j'en ai parlé au médecin. Il a invité mon mari et lui a dit qu'il devait me laisser me reposer pendant 3 mois. Pour éviter ce qui s'était passé lors de ma première grossesse, je suis retournée dans ma famille et je leur ai raconté ce qui s'était passé. J'ai été convoquée à une réunion de famille. Finalement, il n'a pas accepté mais a posé comme condition que je reste dans ma famille jusqu'à la fin des 3 mois. J'ai accepté et ma famille a continué à s'occuper de moi pendant 3 mois, puis je suis retournée chez lui. J'ai finalement accouché d'un petit garçon plein de vie au cours des deux derniers mois et je suis très heureuse de voir mon enfant ».
Chassée par sa belle-mère après une décennie de mariage sans enfants, cette femme a enduré humiliations et pressions, son mari prenant finalement une deuxième épouse sous la pression de sa mère, a conduit à la fin de leur union
« Ma belle-mère m'a chassée de la maison de mon mari parce que je ne pouvais pas lui donner de petits-enfants. J'ai été mariée à mon mari pendant dix ans et nous n'avons pas eu d'enfants. Sa mère n'arrêtait pas de m'importuner et de me maltraiter, avec toutes sortes d'insultes. Elle lui a demandé de prendre une deuxième femme, ce qu'il a refusé, et c'est ce qui l'a rendue encore plus furieuse. Un jour, elle est venue chez nous et a commencé à jeter mes affaires hors de la maison. Elle a demandé à mon mari, son fils, de divorcer, ce qu'il a fait et ils m'ont jetée dehors. Elle lui a trouvé une deuxième femme et à partir de là, j'ai commencé à vivre une vie épouvantable. Je suis donc retournée chez mes parents et ma mère a vendu une de ses terres et m'a emmenée à l'hôpital pour un bilan de santé. On m'a soignée et on a découvert qu'il s'agissait d'un problème mineur ».
En plus de faire preuve de résilience, ces témoignages nous montrent que les femmes pasteurs sont des modèles de lutte contre les violences basées sur le genre dans leur milieu.
Aujourd'hui, nous abordons le thème de l'éducation et de la prévention, mettant en lumière le rôle clé des femmes éleveurs en tant qu'actrices du changement, en particulier leur contribution à la prévention de la violence par le biais de l'éducation
L'engagement des femmes éleveurs dans l'influence de ces questions et la recherche de solutions pour répondre aux besoins de leurs enfants, qu'ils soient filles ou garçons, est une réalité dans les zones pastorales et agropastorales. Il reste maintenant à multiplier ces initiatives, comme en témoigne la Recherche-Action "La Mosaïque des Femmes Pasteurs", porté par le RBM. Une femme éleveur témoigne de sa contribution à une campagne de sensibilisation contre les mariages précoces des jeunes filles et en faveur de la scolarisation des jeunes filles en 2019 dans un village de Diffa.
« J'ai participé à une campagne de sensibilisation sur la lutte contre les mariages précoces des jeunes filles et sur la scolarisation de la jeune fille en 2019 dans un village de Diffa. On a convoqué les autorités coutumières, les jeunes (les jeunes filles surtout). On a rencontré des problèmes le désaccord de certains parents sur la scolarisation de la jeune fille et aussi qu'ils persistent à marier leurs filles au bas âge. Mais à la fin de tout ça on est parvenu à les convaincre ».
Une autre femme a partagé avec nous l'histoire poignante de sa lutte acharnée pour l'avenir de sa fille.
« En ce moment nos animaux ne parviennent plus à subvenir à nos besoins. Pour trouver de quoi nourrir nos enfants on est obligé de garder les animaux des Béribéri et de travailler dans leurs champs pendant des longues heures. Le salaire est très maigre et on a beaucoup à faire. Moi je pense qu'on doit changer de technique pour mieux vivre. J'ai toujours pensé que cette pauvreté est aussi dû à notre ignorance, c'est notre plus grand frein. Ici on n'a même pas une seule personne qui est allé à l'école, même si on reçoit une lettre il faut aller au village voisin pour trouver un lecteur. Cette situation m'inquiète et je m'inquiète vraiment pour mes enfants. J'ai donc parlé à mon mari sur la scolarité pour ma première fille. Il me donne son accord mais ne m'aide en rien dans ça. J'ai dû vendre un bouc et j'ai emmené ma fille étudier chez ma tante en ville. Je veux qu'elle devienne un jour quelqu'un dans ce village ».
Que ce soit la mère ou la fille, toutes deux se battent pour influencer les perceptions et favoriser l'insertion à l'école. Une fille à l'école nous raconte.
« Je suis née dans une famille pastorale et mes parents mon amenée à l'école à l'âge de 7 ans. Mes grands-parents n'étaient pas d'accord et à mes 14 ans et ils m'ont voulu un mariage, j'étais une élève très brillante et j'obtenais de très bonnes notes. Alors que c'était les vacances, je suis partie voir le directeur de l'école pour lui parler de ma situation. Il a décidé de convoquer les enseignants pour une rencontre avec ma famille. Après quelques discussions ils ont pu convaincre ma famille pour que je poursuivre mes études et finalement le mariage à été annulé et j'ai obtenu mon baccalauréat. Les autres familles ont aussi fait comme mes parents et ça été un ouf de relâchement pour les populations et le gouvernement ».
Dans le milieu pastoral et agropastoral, les femmes et les filles émergent comme des leviers du changement, démontrant leur résilience et leur détermination à influencer positivement leurs communautés.
Les 16 jours de sensibilisation contre la violence fondée sur le genre, notamment les violences physiques, culturelles et structurelles (modes de pensées qui vont dégrader les femmes par rapport aux hommes – accès à l’éducation, mariages forcés, etc.) envers les femmes sont une opportunité de sensibiliser sur les conséquences graves de cette violence et de renforcer notre engagement en faveur d'une action collective
Le RBM s'implique activement dans la promotion d'un pastoralisme exempt de violence. À cette fin, des efforts ont été déployés pour approfondir la compréhension de cette problématique sous tous ses aspects, comme en témoigne l'étude : Entendre la voix des éleveurs au sahel et en Afrique de l’Ouest réalisée en 2021 par le RBM
Cette étude a permis d'identifier des solutions durables à la double crise que traversent les éleveurs sahéliens. L’étude révèle que dans le secteur de l’élevage, l’insécurité ne frappe pas seulement les éleveurs, mais aussi leurs familles comme nous l’avons constaté
À Tillabéri, il a été mis en lumière la destruction des familles liée à la recomposition familiale consécutive aux disparitions des époux. De nombreuses familles monoparentales sont désormais dirigées par les femmes, veuves ou dont le mari est en prison. Certains se remarient par nécessité, et les enfants en pâtissent à en croire certains témoignages recueillis. L’insécurité qu’elles subissent a un impact sur leur santé psychologique et celle de leurs enfants dont elles ont la charge quotidiennement. #16JoursRBM #StopViolenceFemmes #PastoralismeSansViolence
Ferkessédougou, Côte d'Ivoire - Du 13 au 19 novembre 2023, le Réseau Billital Maroobe RBM a organisé une formation destinée aux animateurs et facilitateurs sur les réalités du monde pastoral en vue de faciliter le dialogue autour des enjeux du pastoralisme dans les régions frontalières entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire
Cette initiative a rassemblé les représentants du #RBM, les acteurs du monde agro-pastoral, les représentants autorités locales et des autorités centrales des régions des Cascades et du Sud-Ouest du Burkina Faso, ainsi que des régions du Tchologo et du Bounkani en Côte d'Ivoire
Cette formation visait à renforcer les connaissances des futurs animateurs et facilitateurs du dialogue relativement aux crises du pastoralisme, mais aussi permettre à ces acteurs de débattre sur les enjeux de cohésion sociale dans cet espace transfrontalier
A l’issue de cette formation, les participants ont témoigné de leur disponibilité pour initier des processus de dialogue en lien avec le monde pastoral, avec la participation constante des autorités de chacun des deux pays.
Atelier de démarrage du ‹‹ Projet Innovation-Information pour le Renforcement de l'efficacité des Banques d'Aliments à Bétail au Sahel ›› (Inno_Rebab)
Du 20 au 22 novembre, à Lomé, se déroule l'atelier de lancement du projet « Innovation-Information pour le Renforcement de l'efficacité des Banques d'Aliments à Bétail au Sahel » #Inno_Rebab. Mené par le consortium Oxfam-RBM avec la participation active de ses membres du réseau, tels que CRUS, TASSAGHT et RECOPA.
L'objectif principal du projet est de trouver des solutions innovantes visant à optimiser l'accès à l'alimentation du bétail au Sahel. Pour atteindre cet objectif, le projet bénéficie du soutien technique de l'ARAA, sous la coordination d'ENABEL, LUXDEV et AECID. Le financement est assuré par l'Union Européenne.
Un atelier régional s'est tenu à Abidjan, en Côte d'Ivoire, du 22 au 24 septembre 2023, pour aborder les défis critiques liés au pastoralisme et au développement de l'élevage en Afrique de l'Ouest et au Sahel. L'atelier, intitulé "Atelier régional de préparation de la participation du cadre inter-OPR élargi à la Réunion régionale de validation de la Stratégie régionale pour le développement des élevages et la sécurisation du pastoralisme en Afrique de l'Ouest et au Sahel," a réuni des acteurs clés pour élaborer des stratégies et des solutions collaboratives au profit du pastoralisme
Cet atelier, facilité parle Hub Rural, a rassemblé des participants diversifiés, représentant des entités influentes telles que, RBM, APESS, ROPPA, les Intercommunalités et cadres de concertation, SNV et CARE. Ces organisations sont au premier plan dans la recherche de solutions aux problèmes complexes qui entravent le pastoralisme et le développement de l'élevage.
Au cours de trois jours d'atelier, de discussions de groupe et de débats généraux, ces structures ont non seulement apporté leurs amendements à la Stratégie régionale pour le développement des élevages et la sécurisation du pastoralisme en Afrique de l'Ouest et au Sahel mais aussi affiné la stratégie de mise en œuvre du MOPSS pour une transhumance pacifiée. En mettant en commun leurs connaissances et leur expertise, ces acteurs ont jeté les bases d'un avenir plus prometteur pour les communautés pastorales en Afrique de l'Ouest et au Sahel.
L'engagement de ces organisations à travailler de concert pour relever les défis pressants auxquels sont confrontées les populations pastorales est la clé d'une avancée significative vers un avenir plus prospère et plus sécurisé pour la région
diapoMaroobe
Le Réseau Billital Maroobè est un cadre régional de référence des éleveurs et pasteurs qui œuvre pour la défense des intérêts de ses membres au plan économique, politique, social et culturel
Le Réseau Billital Maroobè est convaincu que le pastoralisme, fondé sur la mobilité spatiale et saisonnière, représente une forme essentielle de production par son apport économique, social, culturel et écologique aux zones arides et semi-arides où d’autres formes de production sont très aléatoires, voire impossible.